Sobrarbe est un regard et une traversée vers des visages, des paysages, vers des langues au fil du temps et aussi traversée de lieux abandonnés, déshabités, autant de terres d’écritures dans un livre toujours à venir.
Sobrarbe est un exercice de nuidité pour faire nu avec la vie, ce qu’elle nous donne ou nous retire, avec la présence et la perte, pour faire nu avec le monde, l’écriture bordant le silence ou l’inverse. Pour éviter la perte d’un chemin, l’oubli d’une clarté, dit Philippe Jaccottet.
Sobrarbe est un exercice de nuidité pour creuser chaque mot, chaque silence, dénudant la nudité, plus avant, dit Joe Bousquet, cherchant un chant pauvre.
La pauvreté d’écrire vers – vers des visages, vers des accidents de silence, pour reprendre des mots de Christian Bobin, des voix perdues, vers des paysages, vers des langues, vers des lieux abandonnés, déshabités – est l’épreuve, l’expérience de la nudité d’être. Il n’y a pas d’autre lumière que celle de la volonté de lumière, dit Jérôme Thélot.
Sobrarbe. Cela existe, nous écrivons – être nu –. Être nu au commencement. Être nu à la fin. Reste, entre, être nu.
J.G.C.